* Le train avançait en produisant le son typique d'une locomotive à vapeur. Le décor d'un Londres effervescent défilait à la fenêtre de leur compartiment. Vêtu d'un simple jean et d'un T-Shirt blanc un peu trop grand pour lui, Bilel réalisa qu'il était en train de rencontrer un sorcier, de son âge, pour la première fois de sa vie ! *

- Non, je l'ai appris il y a quelques semaines, en recevant ma lettre de Poudlard. Au début, je ne voulais pas y croire ! * Bisou réprima un petit rire coquin avant de continuer : * Mes parents n'ont pas été étonné par contre... Ils m'ont dit que je faisais toute sorte de choses bizarres depuis que j'étais petit.

* Bisou fixait le vide d'un air absent, tentant de se remémorer de ces choses étranges qu'il avait faite pendant son enfance... Ses parents lui avait dit qu'il faisait changer les couleurs de son biberon quand il buvait son lait, par exemple... *

- Et donc toi aussi, tes parents sont moldus ?

* Bisou avait cessé de révasser. Il voulait remonter le moral de ce garçon. Après tout, il fallait bien se faire des amis ! *

Avec toi Elrik !

C'était tellement différent, le Royaume-Uni. Si bruyant. C'était peut-être parce que tout le monde baragouinait tout un tas d'accents différents qui donnait au brouhaha une densité à couper au couteau. Il avait beau rentrée en septième année à Poudlard, c'était la première fois qu'il se rendait dans le Poudlard Express comme les autres élèves. L'année dernière, il était arrivé juste avant la fin des vacances d'Halloween, en carrosse géant, parce que Beauxbâtons faisait les choses façon Beauxbâtons.
La locomotive fumante lui donnait un peu mal à la tête, mais il était tout de même heureux de cette nouvelle aventure, malgré la foule. Il n'avait pas réussi à sympathiser encore avec beaucoup de gens pendant sa 6e année. Peut-être que le fait qu'il ait 2 ans de plus que tout le monde rendait les choses étranges. Et puis il pouvait pas pratiquer la magie en classe mais seulement sous la surveillance de la vieille Beauchamps. Quel enfer. Il tritura nerveusement le bracelet argenté autour de son poignet, installé pendant l'été par sa tutrice, et censé protéger les autres des effets désastreux de sa magie. Bonne ambiance.

Il se sentait quand même un peu seul, là, sur le quai, entouré des familles aimantes et des enfants aimés. Son père avait eu un empêchement, et sa mère avait préféré ne pas venir. Charmante. Il aurait quasiment préféré la compagnie de Violette Beauchamps à cet étrange sentiment de solitude. Quasiment. Il monta donc dans un compartiment un peu au hasard, le moral dans les chaussettes, les chaussettes dans les chaussures, la chaussure sur le quai. La chaussure sur le quai ?! Nemo trébucha sur le marchepieds en se rendant compte qu'une de ses chaussures était restée au sol. Il se rétama la face contre le sol, son corps glissa par terre et il s'éclata le nez contre le quai du train avec la délicatesse d'une limace écrasée.
La douleur fusa et les larmes jaillirent aussitôt. La grande perche tenta tant bien que mal de se relever, aveuglé par la douleur et la vue brouillée par les larmes. Autant dire que la vision n'était pas son meilleur atout. Il était un peu paniqué, tenta d'attraper sa chaussure à tâtons, la rata, perdit une deuxième fois l'équilibre, et tomba de tout son poids sur une personne fort petite et fort jeune. Nemo sentit ses joues s'enflammer, et son estomac se retourner. Venait-il d'écraser un nouvel élève de Poudlard ?! Nemo se releva précipitamment, essuyant son nez en sang de la manche gauche, et ses larmes de la manche droite, barbouillant son visage et ses vêtements de rose clair. Les doigts toujours plein de sang, il attrapa le jeune homme par les épaules et le remis debout peut-être un peu brusquement, comme s'il s'était agit d'une simple poupée de chiffon. Ses yeux s'agrandirent comme des soucoupes quand il remarqua les immondes traces de sang qu'il avait laissé sur les vêtements élégants du garçon. Bien trop élégants pour être tâchés de sang...

Oh, pardonons-moi, je suis sincère et désolé... Je ne sais pas ce qui s'est passe, d'abord ma chaussure, puis chut, puis hop je vois rien, je tombe, et je t'ai du sang dans tout partout...

Il était confus, embrouillé, et français : le cocktail parfait pour sonner comme un fou. Il sortit aussitôt sa baguette pour nettoyer les dégâts sans réfléchir (l'avantage d'avoir atteint la majorité magique), et, un récurvite plus tard... Bon, bah maintenant le sang s'était transformé en mousse et la tenue du garçon semblait toute droit venue d'un documentaire sur les hommes-arbres du Kent. Un désastre de bout en bout.

Oups.